en boucle
j’écoute la musique
qui frappe
aux portes du paradis
bébé tu sais
j’en reviens de leur nef
tout y est si juste et lumineux
que je n’ai pas trouvé
de place à l’ombre
sous la voute
enfoncé dans ces banquettes
rêches
et bien trop droites
je n’ai rêvé
que de liberté
bébé je suis fatigué
de me sentir honteux
j’ai pris la route
encore une fois
pour quitter cette peau de chagrin
ils nous ont fait croire
qu’on méritait
tout le mal qu’ils nous ont fait
que se taire était le seul moyen
de rester digne
bébé on ne méritait
rien de tout ça
cette fois
ils ne réussiront pas
à nous faire croire
que nous ne sommes pas aimables
leur chasse aux misérables
ne fera que soulever
nos coeurs de volcans
on va s’aimer
à la rage de la chair
bébé je pourrais
écrire toute la nuit
à chercher un paradis
prostré dans tes fossettes
le seul que j’ai trouvé
arrose ma vie
et éclate de rire
quand je rentre à la maison
tôt ou tard
bébé tu peux aussi rentrer
je nettoierai ton balai
on laissera la porte ouverte
tu pourras retourner
voler à la lune
tous leurs privilèges