quand la brume
dessine en noir et blanc
sur les murs de ma rue
je vais jusqu’au lac
chercher un peu d’horizon
la grisaille change l’eau en rhum
en bon marin d’eau douce
je mets le cap sur les quais
pour boire quelques canons
dans la pénombre des fonds de tavernes
je radote mes vieilles aventures
de pirate en carton
les lumières de la caravelle
les criques cachées
les tempêtes de galice
une femme à la mer
et une bouteille dans chaque port
quand le brouillard
inonde mes joues sanguines
je me souviens du naufrage d’alméría
qui m’a ramené au vieux-prt de marseille
sans aucune pudeur
j’exhibe mes tatouages
et mes cicatrices
fier et rebelle
ce soir du moins