t’as grimpé sur cette colline
entassé dans une voiture
aux allures de parade
de là où tu étais
tu pouvais lire le monde
mais tu ne voulais rien voir
ne rien entendre surtout
il fallait oublier
faire taire le bruit
d’un tréfonds rempli d’à fuir
sous le toit du monde
t’as bougé sur des sons
arrachés aux étoiles
balancé des basses au ciel
dans la boue
va te faire foutre
tu as défié le corps
je sais très bien ce que je fais
tu as pris le chaos en partenaire
et toi
pour danser avec
sous la voute
t’as respiré de l’amour
en meute
toi en toi-même
loin de cette matière
considérée par ses démonstrations
un éclat infime
une poussière dégagée
d’un possible autrement
de cette colline
t’es descendu comme on survit
un pied devant l’autre
cueillir les bruits et les couleurs de la clarté
ça ressemble à une procession
qui se figure
dans le silence et l’harmonie
t’es monté vite et perdu
pour redescendu à la lenteur de la poésie
suivre sa trace
pour toute une vie